Depuis le début de l’année 2024, les cas de coqueluche connaissent une hausse inquiétante en France et en Europe. Cette infection bactérienne extrêmement contagieuse, autrefois considérée comme une maladie de la petite enfance, affecte aujourd’hui toutes les tranches d’âge. Les autorités sanitaires sonnent l’alerte et appellent à la vigilance, face à une maladie qui peut s’avérer très sévère, voire mortelle, surtout pour les nourrissons, les femmes enceintes, les personnes âgées et celles souffrant de maladies respiratoires chroniques.
La transmission de la coqueluche se fait principalement dans la famille ou en collectivité, au contact d’une personne malade présentant une toux. Ce phénomène a conduit à une augmentation du nombre de clusters, tant en France qu’à l’échelle européenne. En France, une vingtaine de regroupements de cas ont été déclarés dans huit régions depuis le début de l’année 2024, contre seulement deux en Ile-de-France en 2023. Au premier trimestre de cette année, une quinzaine de clusters, principalement en milieu scolaire et familial, ont été répertoriés, totalisant 70 cas.
Une toux incontrôlable et les bronches en feu
Après un délai d’incubation pouvant aller de sept jours à trois semaines sans symptômes, la coqueluche commence souvent par un écoulement nasal et une légère fièvre. Rapidement, une toux modérée apparaît et évolue en quintes violentes, provoquant des spasmes et des difficultés respiratoires. Pour Hamid, 66 ans, la toux est devenue si persistante et incontrôlable qu’elle le faisait vomir et s’évanouir. « On tousse tellement qu’on ne parvient pas à reprendre son souffle, ce qui peut provoquer des malaises vagaux », explique-t-il. Ces symptômes peuvent persister plusieurs semaines.
Accélérer le diagnostic
Le diagnostic de la coqueluche n’est pas toujours immédiat. Les symptômes initiaux peuvent souvent être confondus avec ceux d’autres maladies, comme la rhinopharyngite ou la grippe. Hamid, après plusieurs consultations et une errance diagnostique de plusieurs semaines, a finalement été diagnostiqué positif à la coqueluche grâce à un test PCR. Le taux de positivité de ces tests dépasse les 20 %, ce qui montre l’urgence de penser à la coqueluche face aux patients présentant une symptomatologie compatible, surtout en cas d’augmentation des prescriptions de tests PCR.
Renforcer la couverture vaccinale
Pour contenir l’épidémie, il faut renforcer la sensibilisation à cette maladie et encourager la vaccination. Le schéma vaccinal en France prévoit des vaccinations obligatoires pour les enfants nés depuis 2018, à des âges précis :
Âge | Vaccination |
---|---|
2 mois | Primovaccination |
4 mois | Deuxième dose |
11 mois | Troisième dose |
6 ans | Rappel |
Entre 11 et 13 ans | Rappel |
25 ans | Rappel |
La vaccination est également recommandée pour les femmes enceintes afin de protéger les nourrissons de moins de 2 mois. Récemment, la Haute Autorité de santé a préconisé que toute personne ayant des contacts proches avec un nouveau-né ou un nourrisson de moins de 6 mois reçoive un rappel si la dernière vaccination date de plus de cinq ans.