Les risques des compléments alimentaires pour les sportifs
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a lancé une alerte concernant les compléments alimentaires utilisés par les sportifs pour développer leur musculature ou brûler des graisses. Ces produits peuvent engendrer des risques graves pour la santé. Traditionnellement employés par les culturistes, leur usage tend à s’étendre à d’autres disciplines nécessitant une puissance musculaire élevée ou une réduction significative du poids corporel. Entre 2016 et février 2024, plus de 154 nouveaux cas d’effets indésirables ont été déclarés, portant le total à plus de deux cents. Parmi ces cas, deux décès ont été déplorés et le pronostic vital de quatre personnes a été menacé.
À la différence des médicaments, la commercialisation de ces compléments ne requiert pas d’autorisation de mise sur le marché, facilitant ainsi leur accès via des sites de vente en ligne et des grandes enseignes de distribution s’engouffrant aussi sur ce créneau lucratif. Selon l’Anses, une croyance erronée veut que l’alimentation courante ne suffise pas à atteindre les objectifs de performance.
Effets indésirables et risques accrus
Selon l’Inserm, les effets indésirables de ces compléments varient mais touchent fréquemment le système cardiovasculaire. Parmi les symptômes recensés figurent la tachycardie, les palpitations et même les arrêts cardiaques. D’autres effets généraux tels que le malaise, la fatigue, la fièvre, ou encore des troubles neurologiques comme les accidents vasculaires cérébraux sont également observés. Ces risques sont particulièrement accrus chez les plus jeunes, dont l’organisme est plus sensible.
Effets indésirables | Symptômes |
---|---|
Cardiovasculaires | Tachycardie, palpitations, arrêts cardiaques |
Généraux | Malaise, fatigue, fièvre, vertiges, effets digestifs |
Neurologiques | Accidents vasculaires cérébraux |
Produits dopants et fraudes
Les risques ne se limitent pas aux effets secondaires physiologiques. Certains ingrédients comme les stéroïdes anabolisants, le clenbutérol et l’éphédrine, sont interdits et leur présence dans les compléments alimentaires constitue une fraude. Les sportifs consommateurs courent non seulement un risque pour leur santé mais également celui d’obtenir un résultat analytique anormal lors des contrôles antidopage, mettant potentiellement leur carrière en péril. L’Anses met en garde contre l’exposition au dopage involontaire, souvent avancée pour justifier la présence de substances interdites lors d’analyses, comme observé dans les cas de la joueuse de tennis Simona Halep, du footballeur Paul Pogba ou encore du sprinteur Mouhamadou Fall.