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La France face à la crise de sa production de viande : un avenir incertain

A photography of a French countryside farm struggling with reduced livestock, abandoned pastures, and small, closed abattoirs, highlighting the decline in the local meat industry.
La France, ancien pilier de l'agriculture européenne, est désormais contrainte d'importer plus de viande qu'elle n'en produit, une situation qui pourrait continuer de s'aggraver et entraîner des pertes d'emplois importantes dans les fermes et les industries d'abattage. Le rapport de l'Iddri met en garde contre les impacts complexes de cette évolution, soulignant la nécessité de réévaluer les politiques agricoles en tenant compte des considérations environnementales, sociales et économiques.

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La France, un pays historiquement reconnu comme l’un des poids lourds agricoles de l’Union européenne, se trouve actuellement dans une situation paradoxale. En effet, malgré cette réputation, elle se voit contrainte d’ importer plus de viande qu’elle n’en produit sur son propre sol. Cette réalité, mise en lumière dans un rapport de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), soulève des inquiétudes pour l’avenir du secteur français de la viande.

Un déséquilibre qui va s’accroître

Le rapport de l’Iddri anticipe que le déséquilibre entre l’offre et la demande intérieure de viande en France va continuer de s’accentuer, notamment pour les productions de volaille, de porc et de bœuf. Les prévisions tablent sur une tendance qui amènent à une « érosion très forte » des structures de taille moyenne et petite, aussi bien dans les fermes que dans les industries. Cette situation pourrait avoir des répercussions significatives sur l’emploi, avec une perte estimée ainsi :

Secteur Perte d’emplois
Fermes -30%
Industrie de l’abattage et de la découpe -14%

Ces chiffres illustrent une transformation profonde qui pourrait redessiner le paysage du secteur agricole français dans les prochaines années.

Moins de méthane mais…

Tandis que certains peuvent voir dans cette baisse de production une opportunité pour diminuer les émissions directes de gaz à effet de serre – notamment le méthane, produit en grande partie par les animaux d’élevage – le bilan global pourrait ne pas être aussi positif. Les rapports de l’Iddri rappellent que la diminution des émissions directes doit être pondérée par les « émissions importées ».

En outre, cette évolution conduit à la disparition de petits élevages, d’abattoirs modestes, et de prairies, ce qui engendre divers impacts négatifs, tels que :

  • Impact sur la biodiversité
  • Recul des ruminants entraînant un destockage de CO2
  • Augmentation de la pollution de l’eau

L’étude souligne que les répercussions sur les écosystèmes et les activités agricoles locales sont loin d’être négligeables.

Autre chose qu’un débat « pour ou contre la viande »

Face à cette situation complexe, les auteurs de l’Iddri appellent à dépasser le simple débat « pour ou contre la viande ». Ils encouragent tous les acteurs du secteur – éleveurs, industriels, mais aussi experts en santé humaine, environnement et bien-être animal – à explorer de nouvelles perspectives. Le rapport insiste sur la complexité des enjeux liés à la production et à la consommation de viande, et sur la nécessité d’élargir le débat pour y inclure les politiques publiques.

La France fait face à un défi majeur concernant son modèle agricole traditionnel. Pour éviter un futur peu désirable pour le secteur de la viande, il est impératif de réévaluer les politiques et les pratiques actuelles, tout en prenant en compte un large éventail de considérations sociales et environnementales.


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