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Regrets après l’abandon du projet de loi sur la fin de vie
L’abandon du projet de loi sur la fin de vie, suite à la dissolution annoncée par le président Emmanuel Macron, a laissé de nombreux Français dans l’incertitude. Frédéric, un habitant de la métropole de Lille âgé de 57 ans, est particulièrement affecté par cette suspension. Frédéric lutte contre une sclérose en plaques qui le prive progressivement de l’usage de ses membres, rendant son quotidien de plus en plus insupportable. L’examen du projet de loi qui devait se poursuivre le 18 juin ne verra finalement pas le jour, forçant Frédéric à envisager des solutions à l’étranger.
« Vivre paralysé et totalement dépendant » : un choix de dignité en Belgique
Face à l’impossibilité de mourir dignement en France, conformément à la situation actuelle de la législation, Frédéric a sollicité une euthanasie en Belgique. Son refus de continuer à vivre dans un corps qui ne répond plus s’accompagne de la pénible décision de quitter son pays pour terminer ses jours. « C’est facile mais cela a un coût et ce n’est donc pas accessible à tout le monde », explique-t-il avec regret. En Belgique, où l’euthanasie est dépénalisée depuis la loi de 2002, un psychiatre et un médecin ont accepté sa demande. Pourtant, Frédéric reste amer : « Il serait temps que la loi évolue enfin en France ».
L’absence de prise en compte des souffrances morales
Même si le projet de loi avait été examiné, la situation de Frédéric n’aurait probablement pas été considérée puisque son pronostic vital n’est pas immédiatement engagé. Il souligne la difficulté de sa condition, pointant du doigt l’importance de la souffrance morale qu’il endure sans espoir d’amélioration : « On se focalise sur les douleurs physiques et on oublie que c’est aussi terrible de souffrir moralement parce qu’on n’a plus aucun espoir ». Frédéric aspire à mourir en France, espérant que la législation fasse un jour preuve de compassion pour ceux qui, comme lui, ne supportent plus le poids de leur existence quotidienne sévèrement handicapée.
Encouragements et perspectives de l’ADMD
La décision de la Cour européenne des Droits de l’Homme en octobre 2022, validant la loi belge sur l’euthanasie, a été célébrée par l’Association pour mourir dans la dignité (ADMD). L’association milite activement pour une évolution des lois françaises afin de permettre à chaque citoyen de choisir une fin de vie digne. En se battant pour l’adoption d’une législation semblable à celle de la Belgique, l’ADMD espère qu’un jour, des patients comme Frédéric n’auront plus à s’exiler pour bénéficier d’une euthanasie dans des conditions humaines et respectueuses.
La situation légale de l’euthanasie en Belgique
Belgique
| État | Statut |
| ————- |:———-:|
| Législation | Dépénalisée|
| Année | 2002 |
| Jurisprudence | Validée |
Les dispositions de la loi relative à l’euthanasie en Belgique constituent, selon la Cour européenne, un cadre législatif propre à assurer la protection du droit à la vie des patients. La France, bien que confrontée à des débats récurrents sur la question, n’a pas encore franchi ce cap législatif. Selon les partisans du projet de loi française, la situation de personnes comme Frédéric pourrait être améliorée si la législation se rapproche de celle en vigueur chez nos voisins belges.
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