Une hausse des allergies alimentaires préoccupante
En France, les allergies alimentaires touchent aujourd’hui 4% des adultes et entre 6 et 8% des enfants, dévoilent les données des spécialistes. Cette hausse alarmante, observée depuis plusieurs décennies, est attribuée à plusieurs facteurs. En effet, le changement de nos modes de vie, l’augmentation du stress, de nouvelles habitudes alimentaires, l’altération des microbiotes et même le réchauffement climatique ont été désignés coupables potentiels. La présidente du Syndicat français des allergologues (Syfal), Séverine Fernandez, met en garde : « Il faut absolument que les gens qui en souffrent soient mieux considérés et mieux compris dans notre société ».
Des allergènes émergents à surveiller
Au-delà des traditionnelles allergies au lait de vache, aux œufs de poule et au blé, de nouveaux allergènes font leur apparition, aggravant la situation. Parmi les allergènes émergents souvent cités par les allergologues, on retrouve les laits de brebis et de chèvre, le sarrasin, les légumineux comme le pois et les lentilles, ainsi que les pignons de pin. Le Réseau d’Allergo Vigilance (Rav), grâce à un réseau de 300 spécialistes, a pu recenser et examiner plus de 3 000 cas d’anaphylaxies depuis sa création en 2009. Les allergies à l’arachide et aux fruits à coque représentent à elles seules 34% des cas graves.
Type d’Allergie | Pourcentage des cas |
---|---|
Peanut allergy | 34% |
Young children | 6-8% |
Révision nécessaire de la réglementation
La réglementation européenne de 2011 liste 14 allergènes à déclaration obligatoire (ADO) dont l’affichage est imposé aux professionnels de l’alimentation. Cependant, cette liste se révèle aujourd’hui insuffisante pour couvrir les nouveaux allergènes émergents. Séverine Fernandez plaide pour une mise à jour urgente de cette réglementation, suggérant par exemple de retirer les sulfites, qui n’ont pas généré de cas avérés d’allergies, et d’ajouter des allergènes tels que le pois. « Nous travaillons pour convaincre les autorités de réviser la liste, car il s’agit d’urgence de santé publique », affirme Dominique Sabouraud du CHU de Reims.
Un combat quotidien pour les personnes allergiques
Dans les cantines scolaires, les commerces de bouche, les restaurants et même les rayons des supermarchés, la visibilité de la liste ADO laisse souvent à désirer. Pour les patients souffrant d’allergies alimentaires sévères, cela représente un défi quotidien. Par exemple, une dame allergique à l’œuf jusqu’à la plus minuscule trace, s’est vue servir une salade avec un œuf en décoration après en avoir informé le restaurateur. Cette contamination, même partielle, avait le potentiel de provoquer une réaction grave. Séverine Fernandez souligne : « Vous n’imaginez pas à quel point c’est difficile dans notre société d’éviter l’accident ». Il semble donc crucial d’améliorer la formation et l’information des professionnels pour assurer la sécurité des personnes allergiques.
Les chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Les statistiques démontrent l’ampleur du problème des allergies alimentaires en France. Selon Dominique Sabouraud, environ 10 à 20% des cas d’allergies se déclenchent en milieu scolaire, et dans 25 à 50% des cas, c’est une découverte pour les parents et l’équipe pédagogique.
Population | Pourcentage des cas |
---|---|
Adultes | 4% |
Écoliers | 10-20% |
Enfants | 25-50% |