Favorisée par des difficultés d’accès à l’eau potable et des défauts d’assainissement, une épidémie de choléra se développe dans certains quartiers défavorisés de Mayotte. Santé publique France participe activement à la lutte contre la propagation de la maladie et au soutien des populations grâce à l’implication de ses agents à la Cellule régionale de Mayotte, la mobilisation des volontaires de la Réserve sanitaire, et l’envoi de vaccins. Cette mobilisation vise à contenir la propagation rapide de la maladie dans des zones où les infrastructures sanitaires et l’accès à l’eau présentent des lacunes criantes. C’est ainsi que Santé publique France et l’Agence régionale de santé se coordonnent pour contrer ce fléau.
En réponse à la résurgence du choléra en Afrique de l’Est depuis 2021, une épidémie a éclaté aux Comores le 2 février 2024, avec une intensification récente. Cette épidémie s’est propagée à Mayotte. Au 15 mai 2024, 85 cas de choléra ont été signalés, parmi lesquels il y a eu 68 cas autochtones et 17 cas importés des Comores ou d’autres pays africains. Parmi ces cas, 7 ont nécessité des soins de réanimation et 1 décès d’un enfant de 3 ans a été enregistré. Les zones les plus touchées, telles que la commune de Koungou, car ils présentent des risques considérables en raison des conditions sanitaires. Toutefois, chaque vendredi, un point hebdomadaire est publié pour suivre l’état de l’épidémie.
Koungou est particulièrement touchée, avec 61 cas détectés. La consommation d’eau de rivière et le partage de latrines sans évacuation des eaux usées favorisent la transmission communautaire du choléra. La localisation géographique de cette transmission implique un risque accru sur tout le territoire de Mayotte, notamment dans d’autres quartiers précaires. Un nouveau foyer a été signalé le 14 mai à Mtzangamouji. La vigilance accrue de l’ARS est essentielle pour suivre et contenir la propagation. La collaboration entre les différents acteurs de la santé, notamment lors des interventions d’investigation et de désinfection, est cruciale.
Les actions de Santé publique France en appui de l’ARS de Mayotte sont multiformes et décisives dans cette lutte contre le choléra. La Cellule régionale mène des enquêtes pour identifier les chaînes de transmission et récolter des données cliniques essentielles. Ces informations sont partagées avec l’ARS et les équipes de terrain, composées de réservistes sanitaires. Ces réservistes ont des missions variées allant de la désinfection des habitations à la vaccination et au dépistage. Une communication efficace de ces données permet d’informer à la fois les professionnels de santé et le grand public.
L’Établissement pharmaceutique est en charge d’acheter et de maintenir les stocks de vaccins nécessaires. Grâce à cela, 4 456 cas contacts ont été vaccinés à la date du 13 mai 2024. La Réserve sanitaire, gérée par Santé publique France, est constituée de professionnels de santé volontaires. Parmi les 86 réservistes actuellement mobilisés, 54 sont dédiés spécifiquement au choléra. Ils appuient les équipes locales dans des missions d’investigation et de vaccination. Toutefois, comme certaines missions arrivent à leur fin, une nouvelle campagne de recrutement est en cours.
Distribution des cas de choléra à Mayotte au 15 mai 2024
Lieu | Nombre de cas |
---|---|
Koungou | 61 |
Mtzangamouji | Nouvellement signalé |
Autres | 24 |
Cas de choléra à Mayotte par origine
Origine | Nombre de cas |
---|---|
Autochtone | 68 |
Importé | 17 |
Les missions de la Réserve sanitaire ne se limitent pas à cette crise. En cas d’alerte, les volontaires sont sélectionnés et placés sous la responsabilité de Santé publique France. Les missions incluent le renfort en offre de soins, le rapatriement ou évacuation de la population en situation exceptionnelle, le soutien aux centres d’appels téléphoniques pour les victimes, ainsi que des missions d’expertise et de coordination. Actuellement, la mobilisation sur place inclut, entre autres, des médecins urgentistes, des médecins généralistes, des infirmiers diplômés d’État, des épidémiologistes, des logisticiens et des pharmaciens. Santé publique France invite les professionnels de santé à se porter volontaires pour rejoindre la Réserve sanitaire.