La Suisse et la rumeur infondée sur l’interdiction de la mammographie
En novembre dernier, une affirmation infondée sur l’interdiction de la mammographie en Suisse a enflammé les réseaux sociaux. Selon cette rumeur, la Confédération Helvétique serait le premier pays au monde à avoir banni cette technique de dépistage du cancer du sein. Cette thèse, largement diffusée par un compte certifié nommé DeeManiOfficial, prétend que la mammographie augmenterait les risques de cancer en stimulant la croissance tumorale et la propagation des métastases. Bien que cette information se soit largement répandue, elle est totalement fausse et représente un réel danger pour la santé publique.
Le compte DeeManiOfficial, administré par une personne se décrivant comme « Cannabisologue, Consultante en santé naturelle, auteure à succès et Journaliste », a véhiculé cette intox. En arrière-plan de cette campagne de désinformation, figure le fait que cette même personne gère une entreprise liée au CBD. La rumeur a explosé sur les plateformes sociales, certains allant même jusqu’à affirmer que des pays comme le Canada, l’Italie, l’Écosse et l’Australie auraient suspendu les programmes de dépistage.
Déclarations officielles et réalité sur le terrain
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP), l’équivalent du ministère de la Santé en Suisse, a formellement démenti cette fausse information. Selon un porte-parole contacté par 20 Minutes, la mammographie reste une pratique encouragée pour les femmes à partir de 50 ans, particulièrement dans le cadre du dépistage organisé, où une invitation bimensuelle est systématiquement envoyée aux femmes. La Swiss Cancer Screening, une fondation genevoise, confirme également que des programmes de dépistage sont en place dans la plupart des cantons suisses.
Pour répondre à la polémique sur les supposés dangers de la mammographie, il est important de comprendre qu’il existe effectivement certains risques associés à cette pratique. L’Institut National du Cancer en France alerte sur les « cancers d’intervalle » (cancers survenant entre deux mammographies), le « surdiagnostic » pouvant mener à un « surtraitement » et enfin les « cancers radio-induits » dus à l’exposition aux rayons X. Toutefois, l’institut tempère en soulignant que les mammographies représentent moins de 2% de l’exposition totale de la population aux rayonnements ionisants.
Recommandations et prise en charge des mammographies en France
En France, la mammographie est prise en charge à 100% par l’Assurance maladie, sans avance de frais. Les recommandations de l’Institut National du Cancer spécifient que cette dernière est préconisée tous les deux ans aux femmes de 50 à 74 ans sans symptômes ni antécédents personnels et familiaux. Il est crucial que les femmes prennent connaissance des bénéfices et des limites de cette démarche en collaboration avec leur médecin et non via des sources douteuses sur les réseaux sociaux.
Intervalle | Âge |
---|---|
Tous les deux ans | 50 à 74 ans |
Pour toutes les informations sur le dépistage organisé, il est recommandé de consulter le site Ameli.fr. La solidité de ces informations validées par des experts médicaux contraste avec les affirmations hasardeuses relayées sur les réseaux sociaux, soulignant à quel point il est essentiel de se fier à des sources crédibles pour tout ce qui concerne la santé publique.