Une hausse préoccupante des cas de dengue importés a été observée en France métropolitaine durant les premiers mois de 2024. Selon les données de Santé publique France, le nombre de cas importés a déjà dépassé ceux enregistrés sur toute l’année 2023. Entre janvier et le 30 avril 2024, 2,166 cas de dengue importés ont été comptabilisés, contre une moyenne de 128 cas pour la même période au cours des cinq années précédentes. Cette augmentation est attribuée principalement aux voyages vers les Antilles, zones où le virus circule de manière endémique.
La vigilance a été renforcée à partir du 1er mai, période marquant l’activité accrue du moustique tigre, principal vecteur de la dengue. Durant les deux premières semaines de mai, 98 autres cas de dengue importés ont été recensés. Cette situation « inédite » a été exacerbée par une flambée des cas dans les Amériques et les Caraïbes, liée au phénomène climatique El Niño. Les autorités sanitaires ont appelé à une vigilance accrue, surtout avec l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024, où le brassage des populations pourrait augmenter les risques de transmission.
Origine des cas importés
Voici la répartition des cas de dengue importés selon les régions :
Région d’origine | Pourcentage des cas |
---|---|
Martinique/Guadeloupe | 82% |
Guyane | 5% |
En France métropolitaine, la dengue est sous surveillance renforcée de mai à novembre, période d’activité du moustique tigre, désormais présent sur la quasi-totalité du territoire.
Malgré cette situation alarmante et ces chiffres records, un fait rassurant subsiste: aucun épisode de transmission autochtone de dengue n’a été détecté en métropole à la mi-mai 2024. En 2023, la France avait recensé une cinquantaine de cas autochtones, record déjà en hausse par rapport aux 66 cas de 2022.
Les opérations de démoustication
Pour lutter contre cette propagation, des opérations de démoustication anti-larvaires visent notamment le moustique tigre. Ces mesures restent essentielles pour prévenir une éventuelle propagation autochtone.
Les opérations de démoustication sont cruciales, surtout dans les zones où le moustique tigre est fréquemment observé. En cas de détection de moustique tigre ou de cas de dengue, les autorités locales déclenchent immédiatement des actions de lutte anti-vectorielle. Celles-ci incluent la destruction des gîtes larvaires, des traitements adulticides et des campagnes de sensibilisation auprès du public pour limiter la dissémination de la maladie.
Le nombre croissant de cas de dengue importés et les récents records illustrent la nécessité d’une vigilance et d’une prévention continues. Ces données mettent également en lumière le rôle critique des interventions sanitaires en amont et des actions de sensibilisation pour minimiser les risques de transmission au sein de la population métropolitaine.