La crainte d’une propagation massive du choléra à Mayotte est palpable tandis qu’une augmentation lente mais continue du nombre des cas se fait sentir sur l’île de l’océan Indien. En effet, au moins 65 personnes ont jusqu’à présent été touchées par cette maladie redoutée, causée par une infection bactérienne souvent liée à l’ingestion d’eau contaminée. Cette situation critique intervient alors que l’île se débat avec une pénurie d’eau potable, rendant le combat contre l’épidémie encore plus ardu.
C’est dans ce contexte tendu que le ministre délégué chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, s’est rendu sur place afin d’appréhender la crise de plus près. Lors de son passage sur RTL, Valletoux a tenté de rassurer en affirmant que l’épidémie reste « sous contrôle » et « circonscrite » à un seul foyer, le quartier Kirson à Koungou. Il attribue cette gestion limitée de l’épidémie à l’action rapide des services de santé qui ont déployé vaccins, prises en charges et accompagnements aux personnes affectées.
Stratégie vaccinale et intervention médicale
Face au spectre du choléra, Mayotte n’a pas opté pour une politique de vaccination de masse. Selon les explications du ministre, la stratégie vaccinale vise davantage une approche par pallier, en priorisant l’entourage des individus infectés ainsi que toute personne ayant été en contact dans les dernières 48 heures. Plus de 3.700 personnes ont déjà bénéficié du vaccin, tandis que des réserves suffisantes sont maintenues pour poursuivre cette campagne sélective avec environ 7.000 doses actuellement disponibles et 6.000 autres attendues sous peu.
Population vaccinée à ce jour | 3 700 |
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Stock de vaccins disponible | 7 000 |
Arrivée de nouveaux vaccins | 6 000 (la semaine prochaine) |
En outre, pour pallier à l’absence d’accès fiable à l’eau potable, des distributions d’eau par l’État ont été organisées et des rampes d’eau installées dans certains quartiers critiques afin de prévenir davantage de contaminations.
Le défi de la capacité hospitalière
Au-delà de la vaccination et de l’approvisionnement en eau, un autre défi majeur se présente à Mayotte : celui de la capacité hospitalière. L’île, qui abrite plus de 300 000 habitants, doit composer avec un unique hôpital et seulement cinq urgentistes. Ces chiffres officiels pourraient même sous-estimer la réalité démographique. Valletoux a ainsi souligné la pression extrême que subissent les équipes médicales locales, évoquant un « rythme extrêmement tendu », soutenu depuis de nombreuses années.
En réponse à cette situation, des projets d’expansion et de modernisation de l’hôpital existant ont été annoncés, avec un budget de 242 millions d’euros. Par ailleurs, un engagement a été pris pour la construction d’un deuxième hôpital afin de désengorger le système de santé actuel et d’améliorer les soins délivrés à la population mahoraise.