Alerte sanitaire à Mayotte : apparition de cas autochtones de choléra
La situation sanitaire à Mayotte suscite une vive préoccupation avec la confirmation des trois premiers cas « autochtones » de choléra. Ce vendredi, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Mayotte a rapporté la détection de cette maladie infectieuse chez trois personnes n’ayant aucun lien familial entre elles, un fait alarmant pour ce département ultramarin de l’océan Indien. Situés dans la commune de Koungou, ces cas marquent une nouvelle phase dans la lutte contre cette maladie puisqu’ils ne sont pas liés à une importation du virus, mais résulteraient plutôt de transmissions locales.
Le directeur général de l’ARS, Olivier Brahic, a exprimé son inquiétude en suggérant que les patients pourraient avoir été infectés par « une personne malade [qui] ne s’est pas présentée au Samu ». Ce signalement a immédiatement déclenché le déploiement d’un dispositif sanitaire d’urgence afin de contenir l’expansion de la maladie, connue pour sa rapidité de propagation et sa mortalité si elle n’est pas traitée à temps.
Renforcement des mesures de prévention et contrôle
Pour faire face à cette urgence sanitaire, l’ARS s’engage dans la mise en œuvre rigoureuse d’une série de mesures préventives. Des opérations d’identification des individus ayant été en contact avec les patients infectés sont en cours, avec une mise sous traitement antibiotique préventif, en parallèle d’une campagne de vaccination ciblant les habitants de la zone concernée.
Pour étayer ces efforts, un centre de dépistage sera établi dans la région touchée par le choléra. De surcroît, un renfort de vingt professionnels de santé est annoncé pour ce samedi à Mayotte, leurs compétences étant essentielles pour contenir l’épidémie et assurer les soins adéquats. Ces mesures s’ajoutent au dispositif préparé dès le mois de février par l’ARS, en réponse à une potentielle introduction du choléra sur l’île.
Le contexte épidémique aux portes de Mayotte
Jusqu’à ces dernières annonces, Mayotte avait recensé dix cas de choléra, tous importés, principalement par des individus en provenance des Comores voisines. Ces cas étaient surveillés dans le contexte d’une épidémie sévissant depuis le début de l’année dans cette région, avec de nombreux migrants venant de la République démocratique du Congo transitant par cette zone.
Le choléra, maladie d’origine bactérienne, se transmet généralement par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés, provoquant une forme très aiguë de diarrhée. Sans un traitement rapide, cette affection peut s’avérer fatale en l’espace de quelques heures. L’accroissement des contrôles sanitaires aux frontières et des interventions ciblées a été décidé pour prévenir une épidémie de grande ampleur sur ce territoire français de l’océan Indien.