L’impact salutaire des vaccinations sur la santé publique fait de nouveau les gros titres après la publication d’une étude remarquable de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). D’après les récentes recherches diffusées par la prestigieuse revue scientifique The Lancet, les programmes de vaccination auraient permis de sauver pas moins de 154 millions de vies à travers le monde sur une période de cinquante ans. Pour mettre en perspective cette donnée marquante, cela équivaut à préserver la vie de six personnes chaque minute.
Ce chiffre, déjà impressionnant, est en réalité une sous-estimation prudente puisque l’étude ne s’intéresse que spécifiquement à la vaccination contre 14 pathologies. Parmi ces maladies figurent des afflictions aussi diverses que la diphtérie, l’hépatite B, la rougeole, la coqueluche, ou encore la fièvre jaune. Ces résultats mettent en lumière l’importance de la vaccination comme l’une des mesures de santé publique les plus efficaces et les plus économiques.
Un enfant sauvetage
L’attention est notamment portée sur l’impact de la vaccination sur les populations les plus jeunes. Catherine Russell, directrice générale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), a souligné dans un communiqué que plus d’enfants survivent et parviennent à grandir au-delà de leur cinquième anniversaire que jamais auparavant dans l’histoire. Cette réussite est grandement attribuable aux programmes de vaccination.
Les bienfaits pour les nourrissons sont particulièrement frappants. D’après les chiffres présentés, sur l’intervalle de temps étudié, 101 millions des 154 millions de vies sauvées appartiennent à cette tranche d’âge, soulignant l’impact décisif de la vaccination dans la lutte contre la mortalité infantile.
Mortalité infantile réduite | Proportion |
---|---|
Mondiale | 40 % |
Région Africaine | 50 % et plus |
Éradiquer des fléaux
Une partie notable du succès vaccinal réside dans l’éradication et le contrôle de maladies redoutables. Ainsi, des fléaux comme la variole ont été complètement éliminés, la poliomyélite est sur le point de suivre le même chemin, et de récentes avancées médicales présagent des progrès importants face à d’autres maladies telles que le paludisme et le cancer du col de l’utérus.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a tenu à rappeler l’avancement significatif réalisé grâce aux vaccins qui continuent de repousser les frontières des maladies infectieuses. La poursuite des efforts en matière de recherche, d’investissement et de collaborations internationales est essentielle pour maintenir et accélérer ces progrès, a-t-il ajouté.
Focus sur la rougeole
Un des vaccins les plus impactants inclus dans l’étude est celui de la rougeole, qui est crédité à lui seul de 60% des vies sauvées. L’efficacité de ce vaccin dans la prévention de décès est incontestable et il est voué à demeurer un élément central des stratégies de santé publique à l’avenir.
Le vaccin contre la poliomyélite mérite également une mention particulière car, grâce à lui, plus de 20 millions de personnes en mesure de marcher aujourd’hui auraient autrement été paralysées.
Un appel à l’action
L’OMS lance un appel pour intensifier les efforts de vaccination, notamment à travers la nouvelle campagne « Humainement possible ». Ce mouvement vise à surmonter les entraves causées par les mouvements antivaccins, la désinformation et des théories conspirationnistes diffusées sur les réseaux sociaux.
L’urgence est d’autant plus grande que l’accessibilité à la vaccination a été sévèrement touchée pendant les années de la pandémie de Covid-19 avec la fermeture ou la perturbation des services de santé. Il en résulte que des millions d’enfants n’ont pas reçu les vaccins nécessaires pour les protéger de maladies évitables.
Enjeux de couverture vaccinale
D’après les données de l’OMS, afin de protéger efficacement les communautés contre les épidémies de rougeole, il est impératif d’atteindre une couverture vaccinale de 95% avec deux doses de vaccin. Toutefois, le taux de couverture mondial actuel pour la première dose est seulement de 83%, et de 74% pour la seconde dose, ce qui contribue à un nombre alarmant d’épidémies de rougeole à échelle globale.
C’est dans cette optique que l’organisation exhorte les acteurs sanitaires à réagir pour atteindre les 67 millions d’enfants qui seraient toujours dans l’attente d’un ou de plusieurs vaccins essentiels, un enjeu de santé publique majeur pour les années à venir.