Alerte sur la recrudescence de cas de coqueluche en France
En France, une mise en garde sérieuse a été prononcée par Santé publique France face à la recrudescence des cas de coqueluche, maladie fortement contagieuse et parfois mortelle. Depuis le début de l’année 2024, une « amorce » d’augmentation de la circulation de cette infection respiratoire a été observée. L’agence nationale de santé publique a recensé environ 15 foyers de cas groupés dans huit régions métropolitaines, contre seulement deux en Île-de-France sur l’année entière de 2023.
La coqueluche, principalement causée par la bactérie Bordetella pertussis, se répand facilement via l’air, notamment en présence d’une personne émettant une toux caractéristique. Les milieux familiaux et communautaires, incluant les établissements scolaires et de petite enfance, figurent parmi les points de transmission les plus critiques. Cette pathologie se manifeste par des quintes de toux aiguës et prolongées et représente une menace sérieuse pour les nourrissons, les personnes ayant des problèmes respiratoires chroniques, les immunodéprimés et les femmes enceintes. Les décès restent rares mais peuvent survenir, en particulier chez les très jeunes enfants non immunisés.
Importance de la vaccination et cycles épidémiques
Face à ce constat alarmant, les autorités sanitaires maintiennent une alerte élevée et appellent à une renforcement de la sensibilisation à cette maladie, avec un accent sur la nécessité d’une couverture vaccinale complète. Bien que la coqueluche soit moins présente depuis l’introduction du vaccin, les chiffres actuels montrent une recrudescence de la bactérie touchant surtout les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés et les adultes dont la protection vaccinale a diminué, souvent en raison d’un manque de rappels.
Historiquement, la coqueluche connaît des cycles d’épidémie tous les trois à cinq ans, avec des pics observés en 1997, 2000, 2005, 2009, 2012-2013, et 2017-2018 en France. Cette périodicité plaide en faveur d’une vigilance continue et d’une campagne de vaccination régulière pour contrer les phases de résurgence. Les données observées dans les pays voisins sont également préoccupantes, avec des épidémies significatives rapportées en Croatie, Danemark et Royaume-Uni, ainsi qu’une augmentation notable des cas en Belgique, Espagne et Allemagne. Des décès récents en République tchèque et en Serbie confirment la gravité de la situation.
Statistiques régionales et profil des groupes affectés
Un document de Santé publique France révèle que lors du premier trimestre 2024, ce sont principalement des clusters en milieu communautaire qui ont été identifiés, totalisant près de 70 cas. Dans le tableau qui suit, nous présentons une ventilation des cas groupés par région, reflétant l’importance de la couverture vaccinale pour protéger les populations vulnérables.
Région | Nombre de Clusters | Nombre de Cas |
---|---|---|
Île-de-France | 2 (2023) | N/A |
8 régions métropolitaines | 15 (2024) | 70 |
En outre, il est essentiel de noter que la détection précoce et le traitement des cas contribueront à circonscrire la propagation de la maladie. La surveillance renforcée et l’analyse des schémas de transmission sont cruciales pour orienter les stratégies préventives, notamment dans des contextes de regroupement tels que les écoles et crèches.