Grippe aviaire H5N1 : Alarme de l’OMS sur la propagation chez l’homme
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé une « énorme inquiétude » quant à l’évolution de la grippe aviaire, en particulier concernant la souche H5N1, après avoir relevé de nouvelles transmissions à l’espèce humaine. Cette anxiété a été communiquée par le scientifique en chef de l’agence, Jeremy Farrar, lors d’une réunion de presse à Genève. Bien que le nombre d’infections humaines reste limité, la possibilité de mutation du virus pour permettre une transmission interhumaine demeure une source majeure de préoccupation, exacerbée par la découverte de cas de transmission à l’homme aussi inusuels que celui survenu au Texas où une personne a été contaminée par une vache laitière, et celui, tragique, d’un enfant de neuf ans au Cambodge qui a succombé à la maladie en février dernier.
Létalité alarmante de la souche H5N1 chez l’homme
La souche virale H5N1 est connue pour sa grande létalité chez les humains contaminés suite à des contacts avec des animaux infectés. Les données réunies par l’OMS entre le début de l’année 2023 et le 1er avril 2024 attestent de cette dangerosité. Dans un tableau, l’organisation présente un total de 889 cas d’infection humaine répartis dans 23 pays, accompagnés d’un taux de mortalité ahurissant.
Nombre de cas confirmés | Nombre de décès | Taux de létalité |
---|---|---|
889 | 463 | 52 % |
Jeremy Farrar souligne l’importance de prendre en compte les infections méconnues pour comprendre le véritable impact du virus et anticiper son évolution potentielle. L’enjeu est de déceler l’adaptation du virus qui pourrait s’illustrer par des transmissions interhumaines non détectées.
Une surveillance insuffisante face au danger
Jeremy Farrar critique les systèmes actuels de surveillance et de détection des infections comme étant insuffisants au regard des défis présentés par le H5N1. Cette lacune en matière de suivi sanitaire peut conduire à une sous-estimation des risques de propagation et d’adaptation du virus. L’agence de santé des Nations Unies appelle à une vigilance accrue, en déclarant de manière sombre que si une personne infectée décède, le cycle s’arrête, mais si elle transmet le virus au sein de la communauté, c’est alors le début d’une potentielle épidémie. Ces inquiétudes sont renforcées par des cas récents tels que ceux observés aux États-Unis, où la grippe aviaire a touché des vaches, un événement jugé « sans précédent ».