Une nouvelle charte arborée à Nantes
La ville de Nantes s’engage dans un virage vert audacieux, adhérant fermement à une nouvelle charte des arbres basée sur le concept progressif des « 3-30-300 ». Inspirée par les travaux du chercheur en foresterie urbaine, Cecil Konijnendijk, cette règle promet une amélioration notable du bien-être des habitants ainsi qu’une réduction de la chaleur urbaine. Elle s’énonce simplement : chaque résident devrait apercevoir au minimum trois arbres depuis son domicile, voir son quartier doté d’au moins 30% de canopée, et résider à moins de 300 mètres d’un espace vert.
Des bénéfices pour la santé mentale
Les répercussions de cette stratégie sur la santé mentale ne sont pas négligeables. Une étude scientifique récente, menée par des chercheurs espagnols auprès de 3.000 Barcelonais, a mis en lumière une corrélation directe entre l’adoption de la règle des 3-30-300 et l’amélioration de la santé mentale. Les participants qui vivaient dans des environnements conformes à cette règle faisaient état d’une consommation moindre de médicaments et d’un nombre réduit de consultations psychologiques. Leurs constatations soulignent l’impact positif d’un cadre de vie plus verdoyant et l’importance des espaces verts dans les milieux urbains.
Application et implications urbanistiques
Pour mettre en œuvre cette politique, Nantes ne se limite pas à la plantation de nouveaux arbres. Elle envisage une intégration harmonieuse de la végétation existante dans ses plans de développement urbain, protégeant les arbres souvent sacrifiés lors des chantiers. S’ajoute aussi un appel à la participation citoyenne, une pièce maîtresse du projet, car une proportion considérable de canopée se trouve sur des propriétés privées.
La lutte contre les îlots de chaleur urbains
Clément Gaillard, fondateur de Freio spécialisé dans le design climatique, évalue l’efficacité de cette règle dans la lutte contre les îlots de chaleur. Il prône un aménagement de petits espaces verts en lieu et place de grands bois périphériques pour une distribution plus équilibrée de la fraîcheur en ville. Si cette approche ne permet pas de réduire significativement les températures, car les études mentionnent un gain minime de 0,4°C seulement, l’effort vise avant tout à offrir des lieux de répit pendant les vagues de chaleur.