Une vague de perquisitions a été lancée tôt ce matin sur plusieurs sites de l’industriel français Arkema, avec une attention particulière portée à l’usine de Pierre-Bénite, située au sud de Lyon, ainsi qu’au siège basé à Colombes en région parisienne. Les investigations, menées sous la houlette de la direction du groupe chimique, semblent s’inscrire dans une série d’actions déterminées pour faire la lumière sur une affaire de pollution présumée liée aux PFAS (per et polyfluoroalkylées), surnommés les « polluants éternels » en raison de leur persistance dans l’environnement.
Selon des informations émanant de la chaîne France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, les perquisitions s’étendent également au conglomérat industriel Daikin. Elles interviennent dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte en octobre 2023 qui accuse ces entreprises de « mise en danger d’autrui« , suite à des signalements de contamination importante affectant le Rhône, l’air et les sols environnants. La lumière est en particulier mise sur l’usage des composés polyfluoroalkylées dans les procédés de production, suspectés d’être à l’origine de sévères impacts écologiques.
Une porte-parole d’Arkema a fait savoir que la compagnie s’était pliée à l’exigence des autorités, en remettant « l’ensemble des éléments demandés » au cours des investigations. Les autorités concernées n’ont pas encore divulgué la teneur exacte ou le volume des documents et autres preuves saisies. Cet acte de coopération de la part d’Arkema semble indiquer une volonté de transparence et d’ouverture vis-à-vis de l’enquête en cours.
Parallèlement aux actions en justice, le dossier PFAS a également récemment franchi une étape significative sur le plan législatif. L’Assemblée nationale, consciente de l’urgence environnementale et sanitaire pose par ces substances, a adopté en première lecture une proposition de loi visant à renforcer les restrictions sur la fabrication et la commercialisation de produits en contenant. Cette initiative législative, qui a été portée par un groupe écologiste, représente un durcissement notable des mesures nationales en réponse à la menace des PFAS.
La proposition de loi est venue ponctuer une semaine déjà éprouvante pour Arkema, marquée notamment par une intrusion de centaines de militants écologistes sur un de ses sites. Ces événements relancent le débat sur les polluants éternels et soulignent l’ampleur de la mobilisation citoyenne et politique face aux problématiques de pollution et de protection de la santé publique.