Mouvement de protestation des taxis contre la convention CNAM
Les taxis de France font entendre leur mécontentement à travers une série de manifestations ce lundi, touchant des métropoles telles que Paris, Toulouse, Bordeaux, Nîmes et Rennes. Cette vague de protestation fait suite à leur opposition à la nouvelle convention avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) concernant le transport des malades. Un souffle de colère qui n’est pas près de s’éteindre, les professionnels du transport voyant dans ces mesures une possible réduction drastique de leurs revenus, évaluée à près de 30%.
Tensions en Île-de-France et dans les grandes villes
La mobilisation prend diverses formes, allant de concerts de klaxons, à des opérations escargot, jusqu’à des blocages d’axes routiers importants. Notamment à Paris, dès 8 heures du matin, les taxis ont ralenti le trafic sur l’A13 en direction du coeur de la capitale, tandis que d’autres cortèges se formaient sur les autoroutes A4 et A15. Un rassemblement d’ampleur est aussi attendu place du Trocadéro en fin de matinée. Dans le sud-ouest, à Bordeaux, les perturbations ne sont pas moindres avec un impact significatif sur le réseau de bus et de tramway, notamment dans le secteur de Bordeaux-Lac. La possibilité d’un blocage planifié du pont d’Aquitaine et l’installation d’un barrage filtrant à l’aéroport viennent s’ajouter à l’arsenal des actions protestataires.
L’impact économique de la nouvelle convention
La nouvelle tarification imposée par la sécurité sociale est jugée « insoutenable » par les acteurs du secteur. Le transport de patients constitue une source de chiffre d’affaires conséquente, allant jusqu’à deux tiers ou trois quarts pour certains taxis, d’après les mots de Stéphan Heiligenstein, vice-président du Syndicat départemental des artisans taxis. Les organisations représentatives de la profession, la Fédération nationale des artisans du taxi et la Fédération nationale du taxi, ont, dans un communiqué, mis en exergue la différence marquée entre l’évolution des tarifs, +8,9% sur les huit dernières années, et l’inflation, qui, elle, a crû de 17,2%. Ce déséquilibre entraîne un décalage que le secteur ne peut plus absorber économiquement, laissant craindre pour la pérennité des petites et moyennes entreprises (TPE) de taxis.
Perspectives et actions futures
Le corps des taxis, malgré des années à fournir leur service contre vents et marées, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme. La nouvelle grille tarifaire, si elle venait à s’appliquer sans reconsidération, pourrait forcer un grand nombre de taxis à refuser les prises en charge, mettant en danger l’équilibre économique des structures. L’effet d’une telle mesure serait à terme nuisible tant pour les patients nécessitant des transports réguliers que pour les chauffeurs professionnels eux-mêmes. Les syndicats préviennent que les actions sur le terrain vont se poursuivre, augurant ainsi d’un conflit ouvert qui pourrait perdurer et s’intensifier si une solution n’est pas trouvée rapidement entre les différentes parties impliquées.