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L’incroyable affaire Bizouka : quand l’enseignante devient trafiquante de produits esthétiques

A photography of ethical boundaries blurred in the underground beauty industry.
Une professeure d'anglais transitionne vers le trafic de produits esthétiques illégaux, générant un chiffre d'affaires de 400 000 euros sans déclaration aux autorités. Accusée d'importation illicite de médicaments, elle attend le jugement du tribunal correctionnel de Bordeaux.

Le parcours sombre d’une professeure d’anglais

La transition d’une enseignante vers le commerce illicite de produits esthétiques a suscité l’étonnement et l’indignation lors d’un procès tenu à Bordeaux. Accusée d’importation illicite de médicament et de mise en danger de la vie d’autrui, une Franco-Marocaine de 42 ans s’est retrouvée face à la justice après avoir orchestré la vente de produits beauté sous le pseudonyme « Bizouka ». Ces produits, présentés comme de simples articles de beauté, possédaient en réalité les caractères de médicaments et étaient importés de divers pays tels que la Corée du Sud, la Chine ou les États-Unis. Dans cette affaire, qui mélange le droit et l’éthique, la procureure Nathalie Mathieu a mis en lumière un trafic non seulement dangereux mais aussi hautement lucratif.

Des chiffres qui interpellent

Durant le procès, il a été révélé que les activités illégales de la prévenue ont généré un chiffre d’affaires avoisinant les 400 000 euros sur une période de trois ans, sans aucune déclaration aux autorités compétentes. Par ailleurs, une demande de condamnation douanière d’un montant imposant a été demandée par l’accusation.

Produits interdits vendus Amende douanière requise
60 000 euros 60 700 euros

Le parquet a également requis que la prévenue se plie à une obligation de soins et de travail. Quant à son conjoint, âgé de 43 ans et poursuivi pour complicité, les réquisitions du procureur s’élèvent à dix mois de prison avec sursis.

Un moment de regret et une défense vigoureuse

La prévenue ne cache pas ses regrets devant la cour, admettant s’être « perdue dans ce délire » et reconnaissant la mise en péril de la vie d’autrui. Ses injections d’acide hyaluronique à ses proches et clientes avec des « stylos » à air comprimé ont révélé un manque de conscience des risques encourus.
L’avocate de la défense, Me Sophie Benayoun, sollicite cependant la clémence pour sa cliente, arguant que les quantités incriminées ne relèvent pas d’une entreprise à grande échelle. Elle s’oppose également à l’accusation d’exercice illégal de la médecine, soulignant que les produits utilisés ne correspondent pas, selon les réglementations en vigueur, à des actes médicaux.

En attente du jugement

Pendant que les procédures judiciaires sont en cours et que les parties prenantes attendent avec avidité le verdict, des questions importantes concernant la régulation des produits cosmétiques et la sécurité des consommateurs sont soulevées. Le tribunal correctionnel, après avoir entendu les différentes parties, a décidé de poser la question de la culpabilité et de la peine appropriée à sa décision en délibéré, prévue pour le 2 mai. La complexité de cette affaire et son dénouement sont attendus pour clarifier les lignes entre commerce légitime et activités illicites, potentiellement dangereuses, dans le domaine de l’esthétique.

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