Une nouvelle étude menée par Santé publique France révèle des inégalités alarmantes dans la prévalence de l’épilepsie à l’échelle du territoire français. Ces inégalités, tant sociales que géographiques, mettent en lumière la relation entre le dérèglement brutal de l’activité électrique du cerveau caractéristique de cette maladie et les conditions socio-économiques des populations.
Inégalités territoriales marquées
D’après le rapport, certaines régions et départements d’outre-mer, tels que le Nord, la Réunion et la Guadeloupe, présentent une prévalence plus élevée de l’épilepsie. Ces zones souffrent souvent d’une précarité socio-économique accrue et d’un taux plus important de comorbidités cardiovasculaires, des facteurs qui influencent notoirement l’apparition de maladies chroniques. Ces données montrent que la santé n’est pas équitablement répartie au sein de la nation et que l’adresse postale d’une personne peut être un déterminant clé de sa santé globale.
Un problème accru chez les défavorisés
L’étude met en évidence une différence stupéfiante de 42 % de prévalence entre les personnes les plus défavorisées (10,1 cas pour 1.000 habitants) et celles appartenant aux catégories les moins exposées à la précarité (7,1 cas pour 1.000 habitants). L’exposition aux toxiques pendant la grossesse et les effets de la pollution environnementale sont des notions avancées pour expliquer ces chiffres. La maladie semble buter sur les barrières sociales, avec un risque accru pour ceux qui en possèdent le moins.
L’impact de l’âge sur la prévalence de l’épilepsie
Le vieillissement de la population est également un élément non négligeable dans l’analyse de la prévalence de l’épilepsie. En effet, la prévalence augmente considérablement avec l’âge. Chez les hommes, elle passe de 2,6 cas pour 1.000 habitants à 40 ans à 20 cas pour 1.000 habitants à 80 ans. Pour les femmes, la courbe est semblable, avec une stabilité de la prévalence entre 45 et 74 ans, suivie d’une augmentation forte. Les comorbidités, et en particulier les accidents vasculaires cérébraux plus fréquents chez les hommes, semblent jouer un rôle dans cette distribution parâge.
Ces éléments mis en lumière par Santé publique France révèlent une image globalement plus complexe de l’épilepsie, soulignant la nécessité de poursuivre la lutte contre les inégalités pour améliorer la santé publique à tous les niveaux. En analysant en profondeur ces variables, les acteurs de la santé peuvent espérer déployer des mesures de prévention et des programmes de soins plus ciblés pour ceux qui en ont le plus besoin.
Tranche d’âge | Prévalence chez les hommes (pour 1.000 habitants) | Prévalence chez les femmes (pour 1.000 habitants) |
---|---|---|
40 ans | 2,6 | NA |
44 ans | 8,7 | NA |
45-74 ans | NA | 12 (stable) |
80 ans | 20 | NA |