La multiplication des cas de méningite en France a conduit la Haute Autorité de santé (HAS) à recommander un élargissement du programme de vaccination. Alors que la menace des infections à méningocoques se fait de plus en plus pressante, la HAS a exprimé, ce mercredi, sa position en faveur d’une vaccination obligatoire étendue à plusieurs souches de cette bactérie potentiellement mortelle. Critère inquiétant mentionné par la HAS, ces infections sont létale dans un cas sur dix et induisent souvent des conséquences neurologiques graves chez les survivants.
Avec la fin des mesures barrières post-Covid-19, une remontée des cas de méningites dues à des méningocoques a été observée. L’obligation vaccinale, s’appliquant déjà pour le groupe C chez les nourrissons de moins d’un an, pourrait bientôt s’étendre à d’autres groupes de méningocoques, plus précisément les groupes A, B, W et Y, pour une protection plus complète dès le plus jeune âge.
Recommandations et modalités de vaccination
Face à l’augmentation des cas liés aux sérogroupe W et Y, en particulier chez les nourrissons et jeunes enfants, la HAS recommande une vaccination obligatoire dès le premier âge qui inclurait les groupes A, B, W, Y, en plus du groupe C déjà en vigueur. Les responsables de la santé publique envisagent l’utilisation d’un vaccin unique pour prévenir les infections par les souches A, C, W, et Y, et un autre sera administré pour contrer le méningocoque de type B.
Pour les groupes plus âgés, des recommandations actualisées ont été également formulées. Même si la vaccination contre les méningocoques A, C, W et Y n’est pas rendue obligatoire, une nouvelle dose est désormais préconisée pour les adolescents entre 11 et 14 ans, même si ceux-ci ont été correctement vaccinés durant leur première année. En ce qui concerne le vaccin anti-méningocoque B chez les adolescents et jeunes adultes, la HAS ne le recommande pas de manière systématique car les cas d’infections demeurent peu fréquents dans cette tranche d’âge.
Prise de position du gouvernement et mise en oeuvre
Selon les déclarations du ministre chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, le gouvernement serait en accord avec les recommandations de la HAS et prévoit de suivre celles-ci. Toutefois, les détails quant à la mise en œuvre effective de cette nouvelle stratégie vaccinale seront précisés dans les jours à venir. Ce renforcement des mesures préventives pourrait constituer un pas significatif dans la lutte contre les méningites et leurs répercussions délétères sur la santé publique.
L’Institut Pasteur a également exprimé son inquiétude vis-à-vis de la recrudescence des méningites, soulignant ainsi l’urgence de la situation. Dans ce contexte préoccupant, la révision de la politique de vaccination française se pose en mesure nécessaire pour protéger les populations les plus vulnérables, notamment les enfants et les jeunes.