Renouveau pour Orpea et Loi « bien vieillir » : Une nouvelle page pour le secteur des Ehpad
Le monde des Ehpad connaît une époque charnière, marquée par un double bouleversement : d’un côté, le géant des résidences pour personnes âgées Orpea se façonne une nouvelle identité en devenant Emeis, et de l’autre, la loi « bien vieillir » fraîchement votée par l’Assemblée nationale vient réformer en profondeur le terrain des soins aux aînés. Cette loi promet une plus grande souplesse en termes de droits de visite et introduit la possibilité pour les résidents de jouir de la compagnie de leurs animaux domestiques. Ces initiatives symbolisent une volonté manifeste de redonner des couleurs à un secteur terni par des scandales et de répondre à un besoin sociétal indéniable : vieillir dans la dignité et le respect des choix individuels.
Désaffection des Ehpad : La quête de liberté des séniors
Une enquête du Sénat révèle un glissement notable dans l’occupation des chambres en Ehpad, affichant un déclin de 93 % en 2019 à 88 % en 2023. Ce constat interpelle et souligne une tendance de fond : pour beaucoup de personnes âgées, l’Ehpad évoque davantage une « prison » qu’un lieu de vie. Bernard, 73 ans, partage cette perception, en mettant en balance la beauté de ses couchers de soleil sur la mer et l’idée d’être confiné dans une « cellule ». Il souligne une préférence pour le maintien à domicile, démarche ayant pour but d’éviter ce qu’il considère comme « l’année de trop » en cas d’entrée en résidence spécialisée.
Entre inquiétudes et solutions : Le dilemme des familles
La réticence envers les Ehpad se cristallise autour de diverses inquiétudes. Maria, qui prend soin de sa mère octogénaire depuis sept ans, exprime son appréhension quant aux risques de chute, de malnutrition ou de déshydratation, craignant un manque d’attention du personnel. Ce discours trouve un écho dans la préoccupation partagée quant au manque d’effectifs pour accompagner dignement chaque résident. Toutefois, l’alternative du maintien à domicile n’est pas sans ses propres défis. Elle implique souvent des sacrifices conséquents et demande une organisation rigoureuse et de la patience. Cependant, les bienfaits sont tangibles : Maria témoigne que sans sa présence, la longévité de sa mère aurait sûrement été compromise.
Choisir plutôt que subir : La tendance à l’autodétermination
L’autodétermination devient un maître mot pour nombre de nos aînés et leurs proches. Le choix délibéré d’une résidence senior ou de solutions alternatives à l’Ehpad se pose en rempart à la perte d’autonomie. Jean-Claude, confronté à la maladie d’Alzheimer qui touchait un membre de sa famille, évoque la déchirure de la résignation à un placement en Ehpad par manque d’alternative. Par contraste, François, 65 ans, affiche sa résolution à mourir chez lui, ses proches à ses côtés, ayant pris des dispositions pour une fin de vie conforme à ses souhaits.