Émergence préoccupante de la psittacose en Europe du Nord
Récemment, une vague de cas de psittacose, une maladie infectieuse également connue sous le nom de fièvre du perroquet, a suscité une inquiétude croissante, particulièrement dans le nord de l’Europe. Cette zoonose transmissible de l’oiseau à l’être humain a causé la mort de cinq personnes ces derniers mois, attirant l’attention de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a lancé une alerte le 5 mars dernier. La psittacose est principalement associée aux oiseaux, dont les espèces de compagnie comme les perruches, perroquets, pinsons et pigeons. Plus de 450 espèces d’oiseaux peuvent être porteurs du pathogène, qui peut également se retrouver chez divers mammifères et reptiles. En France, l’attention est portée sur les canards, les pigeons, et les psittacidés comme principaux vecteurs de C. psittaci, l’agent pathogène responsable de la maladie chez les humains.
Modes de transmission et risques pour l’homme
Les humains contractent la psittacose surtout par inhalation de particules en suspension dans l’air telles que sécrétions respiratoires, matières fécales séchées ou poussière de plumes des oiseaux infectés, selon l’OMS. Des expositions telles que la manipulation d’oiseaux ou de leurs tissus infectés, les contacts directs comme la morsure ou le bec à bouche, sont également à risque. Cependant, jusqu’à présent, aucune preuve ne suggère que la consommation de volaille puisse mener à la transmission de la bactérie. Bien que rare, la transmission interhumaine est possible mais limitée à des cas où des individus sont exposés à des gouttelettes aérosolisées émanant de patients au stade aigu de la toux.
Symptomatologie et traitement efficace
La maladie se manifeste par des symptômes variés, allant de signes pseudo-grippaux bénins à la pneumonie aiguë. Les patients peuvent présenter de la fièvre, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires et une toux sèche. Dans la plupart des cas, la maladie est prise en charge avec succès à l’aide de traitements antibiotiques appropriés. L’OMS souligne que la maladie est rarement fatale, avec un taux de mortalité inférieur à 1% avec un traitement adéquat. Les tétracyclines sont généralement efficaces, tandis que la pénicilline s’avère inefficace contre la psittacose. Cependant, même en cas de formes bénignes, la fièvre peut perdurer pendant trois semaines ou plus.
Enquêtes et appréciation des risques par l’OMS
Répondant à l’augmentation des cas de psittacose, et surtout après avoir enregistré cinq décès, des pays européens comme l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède ont rapporté ces changements alarmants au Système d’alerte précoce et de réaction (SAPR) de l’Union européenne. Des enquêtes épidémiologiques sont en cours pour déterminer les sources d’exposition et localiser les foyers épidémiques. Malgré cette montée préoccupante, l’OMS appelle à une vigilance mesurée, évaluant le risque actuel comme faible et n’exigeant pas une réaction semblable à celle observée lors des pandémies de grande envergure telle que la Covid-19.