En France, un adulte sur quatre est concerné par une forme de déficience auditive, et 4 % font face à une déficience auditive invalidante. La Journée nationale de l’audition, qui a lieu le 13 mars chaque année, est une occasion majeure pour sensibiliser le grand public aux enjeux liés à la santé auditive. L’importance du dépistage précoce ne peut être négligée : plus les troubles auditifs sont pris en charge tôt, meilleures sont les chances d’améliorer la qualité de vie des personnes concernées.
Cette journée mobilise différentes associations, des services hospitaliers ainsi que les caisses d’assurance maladie autour d’initiatives de prévention. Parmi ces initiatives, des conseils pratiques sont offerts pour limiter l’exposition à des volumes sonores excessifs. En effet, écouter de la musique trop fort ou s’exposer à un bruit ambiant prolongé peut gravement endommager l’ouïe.
Comment le bruit affecte-t-il l’ouïe ?
Il est bien connu que l’exposition au bruit peut entraîner une perte auditivaire. Les environnements bruyants, notamment ceux qui dépassent un certain niveau de décibels, endommagent progressivement les cellules ciliées de l’oreille interne, rendant ainsi la perte auditive irréversible. Au quotidien, cette atteinte se manifeste par des difficultés de communication, surtout dans des environnements bruyants, ce qui affecte directement la qualité de vie des personnes concernées.
Les prothèses auditives, bien qu’utiles, ne peuvent restaurer complètement la fonction auditive. Elles servent surtout à amplifier les sons auxquels l’utilisateur peut encore être partiellement sensible, mais ne remplacent pas l’audition naturelle.
Les jeunes, un public à risque
Les jeunes et les jeunes adultes sont particulièrement exposés à des niveaux sonores élevés. L’écoute prolongée de musique à fort volume, que ce soit à travers des écouteurs ou lors de concerts, constitue un risque majeur pour leur audition. Il est estimé que 5 à 10 % des utilisateurs de lecteurs de musique portables risquent d’endommager leur audition en s’exposant régulièrement à un bruit fort, notamment plus d’une heure par jour à 90 décibels ou plus.
Des conseils pratiques peuvent aider à limiter ces risques : baisser le volume, faire des pauses régulières, et utiliser des écouteurs qui minimisent les bruits extérieurs.
La presbyacousie : l’usure naturelle de l’ouïe avec l’âge
Avec l’âge, nombreux sont ceux qui constatent une diminution de leurs capacités auditives, un phénomène connu sous le nom de presbyacousie. Ce déclin naturel peut se traduire par le besoin de faire répéter ses interlocuteurs, d’ajuster l’oreille d’écoute ou d’éprouver des difficultés à entendre au téléphone.
Afin de détecter ce type de déficience, des bilans auditifs sont recommandés lors de visites médicales, particulièrement entre 60 et 75 ans, voire dès 45 ans si des symptômes sont présents. Ces dépistages permettent de mieux comprendre son niveau d’audition et d’envisager des solutions adéquates si besoin.
Mesurer son audition
Aujourd’hui, des technologies modernes facilitent le dépistage auditif. Par exemple, l’application mobile « Höra », développée par la Fondation pour l’audition, offre un test auditif dans des environnements bruyants, permettant de mieux évaluer les capacités auditives de chacun.
En sensibilisant dès aujourd’hui aux conséquences du bruit et en encourageant le dépistage, il est possible de prévenir des complications futures et d’assurer une meilleure qualité de vie à long terme. Chaque geste compte pour protéger son audition et prévenir des pertes irréversibles.