Avec la Journée internationale des droits des femmes en toile de fond, le débat sur la prise en charge des patientes ayant subi des arrêts de traitements hormonaux progestatifs en raison d’un surrisque de méningiome fait surface. Ces traitements, qui étaient prescrits pour diverses pathologies gynécologiques comme l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ou les règles hémorragiques, ont subi un sérieux revers à la suite des avis rendus par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en 2021 et 2023.
À la lumière de ces recommandations, des médicaments à base de progestatifs comme Lutéran, Lutényl, Androcur, ou encore Surgestone ont vu leur utilisation restreinte ou ont été retirés du marché français. Ce revirement pose un gros problème pour les femmes qui se retrouvent sans alternatives thérapeutiques face à leurs pathologies. En parallèle, s’ajoute la problématique des femmes ayant développé un méningiome suite à la prise de ces traitements, nécessitant parfois des interventions chirurgicales complexes et pénibles.
Des vies bouleversées par la découverte de méningiomes
Les témoignages de patientes telles que Delphine et Hélène mettent en lumière les conséquences dévastatrices de l’arrêt de leurs traitements. Delphine parle d’un retour « en flèche » de son endométriose après la découverte d’un méningiome de plus de 6 cm de diamètre. Un constat similaire est partagé par Hélène, qui, outre l’arrêt de son traitement pour le SOPK, se retrouve sans proposition de traitement alternatif.
La conduite à tenir en cas de découverte d’un méningiome
L’ANSM est catégorique : face à un méningiome, l’arrêt du traitement progestatif doit être immédiat et définitif. Un suivi régulier avec évaluation cas par cas est nécessaire. Les méningiomes asymptomatiques ne requièrent pas toujours l’abandon des hormones, mais impliquent une surveillance rigoureuse effectuée conjointement par un gynécologue et un neurochirurgien.
Une offre de traitements de plus en plus limitée
Face à cette situation, le corps médical se trouve souvent désemparé. Certains spécialistes, telles que le Dr Odile Bagot, gynécologue et auteure, note que de nombreux confrères ne souhaitent plus prescrire ces médicaments, ajoutant à la difficulté de trouver une solution thérapeutique satisfaisante pour les patientes. Bien que certaines puissent bénéficier de traitements alternatifs, d’autres se retrouvent face à un mur.
Des alternatives pour certaines pathologies
Heureusement, il existe des traitements alternatifs pour certaines patientes. Les stérilets à la progestérone représentent une option pour celles souffrant de règles hémorragiques. Quant à l’endométriose, d’autres pilules progestatives spécifiques sont disponibles. Des solutions comme la drospirénone offrent un nouvel espoir pour les patientes comme Emma, qui souffre d’une endométriose invalidante et pour qui la vie professionnelle normale était un challenge.
Il est essentiel de continuer à réfléchir sur des stratégies de prise en charge plus adaptées et à financer des recherches pour trouver des alternatives sûres et efficaces. Il est tout aussi crucial de mettre l’accent sur l’information et la sensibilisation des patientes vis-à-vis des risques associés à ces traitements progestatifs et des possibilités de dépistage et de suivi du méningiome.