En prévision de la Journée internationale des droits des femmes, la question de l’endométriose a été portée sur le devant de la scène par le gouvernement français avec l’annonce d’un plan ambitieux concernant son diagnostic. La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a évoqué un objectif majeur pour 2025 : rendre disponible et pris en charge par la sécurité sociale un test salivaire innovant pour la détection de l’endométriose.
Cette avancée est attendue avec intérêt, tant l’endométriose, maladie chronique touchant près d’une femme sur dix, se caractérise par une difficulté à diagnostiquer. Traditionnellement, les symptômes incluent de sévères douleurs durant les périodes menstruelles et des complications en matière de fertilité. Les délais actuels de diagnostic, souvent fortuits, se chiffrent à une moyenne inquiétante de sept ans. À ce jour, le gouvernement se tourne vers la société française Ziwig, dont le test salivaire coûtera aux alentours de 1.000 euros, pour réduire ces délais.
Cependant, avant d’engager le financement nécessaire à la prise en charge de ce test par le système de remboursement, une étude clinique supplémentaire est requise. Celle-ci comprendra 3.000 femmes et permettra de définir précisément l’enveloppe budgétaire pour la diffusion du test.
L’enjeu du remboursement
La Haute Autorité de santé (HAS) a déjà qualifié le test de « prometteur » et « novateur » suite aux résultats préliminaires d’une étude impliquant 1.000 femmes. Cependant, la HAS a insisté sur la nécessité d’études complémentaires afin de déterminer l’éligibilité du test pour un remboursement durable. Cette décision est attendue avec impatience par les associations de patientes, notamment ENDOmind, qui s’est exprimé favorablement à l’idée d’une prise en charge, mais a critiqué les prévisions gouvernementales qu’elle estime insuffisantes au vu du nombre de femmes atteintes.
L’association a souligné l’importance de rendre le test accessible à toutes, y compris celles situées dans des zones avec peu de ressources médicales. ENDOmind insiste sur la nécessité de dissiper les inégalités d’accès au diagnostic, particulièrement pour celles qui ne peuvent pas bénéficier de l’imagerie médicale avancée.
Un guide pour les entreprises
Parallèlement au diagnostic, le gouvernement s’emploie à mieux sensibiliser le monde du travail sur cette condition. Un guide destiné aux entreprises sera publié pour former les responsables sur la manière de comprendre l’endométriose et d’agir en conséquence. Ce guide mettra en relief des aspects cruciaux tels que la préservation du secret médical et la nécessité de promouvoir des actions de sensibilisation pour briser le tabou et lutter contre les stéréotypes.
Une campagne de communication nationale sera aussi mise en œuvre en France, dans l’intention de sensibiliser l’opinion publique autour de ce trouble. Avec cet ensemble d’actions, le gouvernement espère contribuer à une meilleure prise en charge de l’endométriose, soutenant ainsi les droits et la santé des femmes.